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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 13:49

En direct du bateau qui nous transporte jusqu’à Aktau (Kazakhstan), voici l’histoire qui relate comment nous sommes parvenus à quitter l’Azerbaïdjan malgré l’administration bakinoise :

 P1070745

Dés notre arrivée à Baku, nous nous mettons à la recherche de la fameuse cahute (infos prise sur internet) qui délivre les tickets pour prendre un bateau (de marchandise) à destination d’Aktau. Sans trop de peine nous arrivons à ce bureau et tombons sur une dame fort désagréable qui nous fait bien sentir qu’on la dérange et nous dit simplement « Aktau niet today » (pas de bateau aujourd’hui). Devant notre insistance elle se décide à nous dire qu’elle ne vend pas de tickets pour ce bateau et nous donne une adresse. Après 3h00 de recherches actives et grâce à quelques personnes sympas nous nous retrouvons devant une autre cahute, fermée, à 8 km de la première. Nous ne sommes pas seuls car une dizaine de kazakhs attendent l’ouverture éventuelle. En effet, nous apprenons qu’ils patientent depuis 1 ou 2 jours et dorment dans leur voiture car personne ne sait quand part le bateau !

 

N’ayant pas encore les visas nous rentrons chez Aga et Maciek, un couple polonais professeur qui nous héberge. Nous passerons d’ailleurs une agréable semaine chez eux et garderons un très bon souvenir de ce couple dynamique, cultivé et vraiment cool.

 

Par la suite, nous trouvons enfin l’office de tourisme de Baku, un lieu à la façade prestigieuse (comme tout à Baku) qui présente un intérieur plutôt luxueux mais qui ne nous donnera qu’une carte « primitive » de la ville… Nous tombons sur une jeune femme sympa qui appelle le port pour nous et nous dit qu’il n’y a pas de bateau aujourd’hui. « Revenez demain… »

 

Entre temps on fait les démarches pour obtenir nos visas ouzbèks et kazakhs sans trop de peine mais beaucoup de kilomètres (à vélo bien sur !)

Pour la quatrième fois, nous revenons à l’office de tourisme et cette fois une dame moins gentille nous apprend qu’il y a un problème avec le bateau et qu’il serait mieux de prendre l’avion.

« L’avion !!? Mais ce n’est pas possible !! C’est quoi le problème avec le bateau ? »

« Je sais pas »

« … »

Sur ce, nous décidons de revenir voir l’administration du port (qui nous avait dirigés une première fois à la cahute). Cette fois il passe un appel, apparemment à la cahute, et nous dit qu’il n’y a pas de problème et que les départs sont quotidiens…. A partir de ce moment, on commence à comprendre le fonctionnement des choses en Azerbaïdjan… De plus il nous confirme que la dame vend des tickets pour Aktau !

 

Remontés, on revient la voir : « Aktau niet today, tickets niet, information tomorow 11h00 ». Mi amusés mi inquiets, on décide d’aller voir où se trouve le bateau et en chemin on voit deux hommes  avec une poche de provision (sûrement pour la traversée qui dure 24h quand même ! supposons-nous) on discute en turco-franco-russo-anglais et on comprend qu’il y a bien un bateau aujourd’hui !! On va plus loin et on tombe sur la police qui nous confirme la même chose ! Quant à l’heure de départ personne ne sait…peut être cet après midi ou dans la nuit, et il est déjà midi ! C’est à ce moment que commence une course contre la montre car on doit aller chercher les visas Kazakhes aujourd’hui (et ce n’est pas sûr qu’ils soient prêts…). On revient à l’appart, on pose les vélos, on prend un taxi, on arrive à 15h00 au consulat. On tombe sur deux policiers qui font du zèle et nous disent que ça ouvre que dans 1h30 ! Ok on contourne le bâtiment et on sonne à l’interphone (non surveillé ?!?), on nous ouvre et on nous remet les visas. Re-taxi, re-appart, chargement des vélos, aux revoirs précipités avec Aga et retour au port chez la dame méchante (un peu gênés car elle nous a dit de venir le lendemain). On prend le prétexe qu’on a nos visas et on s’y pointe la gueule enfarinée en disant :

« Ça y est on a les visas ! »

Blasée et sans surprise sur son visage elle nous dit d’aller à l’autre cahute à 8km pour acheter les tickets, elle ne vend que ceux pour le Turkménistan... A toute berzingue on pédale, on retrouve les kazakhs qui attendent mais cette fois c’est ouvert et on nous fait passer devant tout le monde car apparemment ce n’est pas le même bateau qui charge les voitures et les camions mais les passagers doivent prendre celui des camions, bref on cherche pas plus loin… Arrive le moment de payer les tickets ils n’acceptent que des manats…

« Mais le prix était affiché en $ ! »

« Oui mais c’est comme ça »

« Et pour les vélo c’est ok ? »

Longue hésitation de la part du policier qui apparemment n’a pas à prendre part à la transaction Magali ajoute :

« Motor yok !! » (pas de moteur) en souriant. Il finit par acquiescer.

On a enfin les tickets, re-8km, re-police, et on nous dirige vers le bureau des douanes. Ils nous font passer toutes les sacoches au scanner et ne jette même pas un œil sur l’écran… 1er contrôle des passeports, 2ième contrôle, tampon, photo et on passe enfin la barrière.

 

Arrivés sur le bateau, un homme du personnel nous fait rentrer apparemment dans sa cabine fort odorante et tente de nous la louer 50$... On refuse. Un autre nous prend en charge et même cinéma, on leur dit qu’on veut pas de cabine et il nous laisse tranquille. On s’installe au « salon » et 1h00 plus tard, après une autre tentative de sous location de cabine de personnel, une dame vient nous chercher pour nous montrer notre chambre, officielle cette fois ci… On lui demande quand même si c’est payant et elle nous répond non, de manière confuse (elle ne parle pas anglais). On répète et hésitante, elle nous baragouine une somme, comprenant bien que c’est un bakchich on reste sur notre position puis elle s’en va en s’énervant. (on apprendra par la suite que le prix des cabines est inclus dans les tickets).

« Grosse journée quand même !! »

Maintenant, on est enfin tranquille, la nuit fut paisible et on se laisse porter…

 P1070760

 

REMERCIEMENTS

-          à la guichetière pour sa sympathie et ses bonnes informations

-          à l’office de tourisme pour leurs conseils précieux (prenez l’avion)

-          au personnel du bateau pour leur dévouement

-          à l’ambassade de France. La dame qui nous a accueillis au pas de la porte a passé ses nerfs sur nous et a perdu 15min à nous dire qu’elle n’avait pas le temps alors qu’on lui demandait un simple renseignement qui lui aurait pris qu’une minute.

 

P1070767

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commentaires

C
<br /> vos aventures sont passionnantes =D<br /> <br /> <br />
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V
<br /> On imagine quel a dû être le soulagement éprouvé lors du départ du bateau!<br /> Le côté "défouloir" de ce post écrit, on le sent bien, avec un reste d'irritation...m'a beaucoup amusée...!<br /> Bisous! A bientôt<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Quelle aventure....<br /> J essaie d imaginer ce que doit être ce mêli-mêlo de langues, bonnes ou mauvaises volontés, incompréhensions... Là on sent bien l aventure du voyage !<br /> Félicitations............<br /> <br /> Toujours content de lire vos récits, et heureux de voir votre pleine forme.<br /> <br /> Biz à vous deux...<br /> <br /> Christian&Véronique<br /> <br /> <br />
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